U-Bi-Soft, It's in the game !
D'habitude, je n'aime pas trop réagir trop vite sur l'actualité : My House n'est pas un site de news, mais un site de réflexions. Mais là, je me devais d'écrire quelquechose rapidement. Enfin, tout est relatif, puisque j'ai quand même attendu ce soir pour commencer à rédiger, histoire de vérifier certains points obscurs du dossier.
Adieu la French Touch ?
Comme le titre vous l'a peut être indiqué, je vais parler ici de la prise de participations d'EA dans Ubisoft. Le vocabulaire est très important, puisqu'il ne s'agit pas du tout d'une fusion, du moins pour l'instant, comme l'écrivent trop souvent les "commentateurs" du dimanche des sites webs de jeux vidéo. D'ailleurs, je me suis forcé à lire un peu tous ces fameux commentaires écrits par des petits gars de 12 ans, et je vais essayer de prendre un peu plus de recul qu'eux par rapport à tout ça (oui, ces petits c...s m'horripilent, je leur mettrais bien 2 claques).
Bref, premier point : qu'est-ce que cela donne à EA, ces 20% de capital dans Ubisoft? Eh bien pas grand-chose. Sans trop rentrer dans les détails financiers, il ne faut pas mélanger détention de capital et droits de vote. Chez Ubi, ils ont mis en place un système de droits de votes doubles pour les actionnaires historiques, ce qui limite le poids des nouveaux investisseurs. Ainsi, même si la famille Guillemot possède seulement 17% du capital, elle dispose en revanche de 26% des droits de vote. EA, avec ses 20% de capital, possède donc environ 18% des droits de vote, ce qui permet finalement d'avoir un poids relatif dans la société. Il ne faut donc pas céder à la panique et dire qu'EA va dicter la politique éditoriale de la firme dans un avenir proche.
En revanche, ce qui est plus inquiétant, c'est à moyen terme. Déjà, les propos d'EA sont clairs : 20%, ce n'est que le début. Sachant que 69% du capital d'Ubisoft appartient au public (toi, moi, ton copain ou le copain de ton copain), il suffit qu'EA trouve les fonds nécessaires pour faire une offre alléchante à ces actionnaires, et hop, c'en est fini de la mainmise de la famille Guillemot. Si cela devait arriver, je ne suis toutefois pas convaincu que là encore les fans d'Ubisoft s'alarment : EA ne vas pas forcer les talentueux développeurs d'Ubisoft à devenir mauvais. On pourrait même trouver des synergies sympa (un jeu de foot avec la licence FIFA par Ubisoft Montréal, ça peut être cool quand même, non?!). En revanche, il est vrai qu'à long terme, Ubisoft serait surement contraint à prendre encore moins de risques créatifs qu'actuellement (j'en profite pour féliciter la firme de Rayman pour son jeu de drague tactile sur NDS, il fallait oser : j'ai hate d'y jouer); là est le véritable risque selon moi.
Bref, laissons le temps faire son oeuvre mais une chose est certaine : je suis dégouté de pas avoir pris d'actions Ubisoft récemment moi !